Mon allaitement est ma victoire sur la maladie
2017. L'année à laquelle on m'a diagnostiqué la polyarthrite rhumatoïde.
Parmis mes millions de questions, une sortait du lot: pourrais-je quand même avoir un enfant un jour?
Ma rhumatologue a été claire et ce, à chacun de mes rendez-vous... Le médicament qui m'a sorti de l'enfer des douleurs rhumatoïdes était contre-indiqué à toute grossesse et/ou allaitement.
Mettre au monde un enfant était possible, mais devait bien se préparer. Je devais donc bien prévoir ma grossesse. Pas question de laisser la vie décider du moment où la cigogne allait passer... non... j'étais la cigogne.
J'ai dû changer ma médication 6 mois avant le début de nos essaies bébé, afin que le médicament soit bien éliminé de mon corps. La nouvelle médication donnée durant la grossesse était moins forte, mais surtout sans danger pour le bébé.
Durant la grossesse, le corps allait être en lune de miel avec mon arthrite, trop occupé à faire grandir un petit bébé. Ma rhumatologue me préparait mentalement à la possibilité de faire une croix sur l'allaitement.
Pourquoi? Car l'arthrite avait de grosses chances de revenir en force avec la chute des hormones en postpartum, et que si tel était le cas, je devrais alors redébuter ma première médication contre-indiquée en allaitement.
Ce n'était alors pas grave car au fond de moi, je ne connaissais que les biberons donc, c'était le chemin logique à prendre pour nourrir mon bébé. Comme ma rhumatologue me disait, elle-même a été nourrit aux biberons et elle est devenue médecin... Je lui ai alors expliqué que je n’avais pas de deuil à faire avec l’allaitement, que j'allais aller d'emblée vers les biberons. Puis, le jour "J" arriva, j'étais enceinte! Une petite puce grandissait en moi! Étant en arrêt de travail depuis le début de la grossesse, merci Covid-19, j'ai pu bien me renseigner sur se qui serait bon pour ma fille. Je n'ai pas été difficile à convaincre sur l'allaitement, laissez-moi vous dire! Ça semblait tellement beau et facile ! Je m'y suis quand même préparée. J'ai fait des cours préparatifs zoom, lu des témoignages, acheté un tire-lait, eu un bon coussin d'allaitement et me suis acheté des vêtements d'allaitement.... J'étais prête à vivre cette expérience exceptionnelle ! J'ai frappé un mur! Pour ma part, au commencement, allaiter n'avait rien de féerique ! Problème à la prise au sein, problème de prise de poids de ma fille, douleur... on a travaillé très fort pour que ça fonctionne! On a eu plusieurs rendez-vous de suivi. Très épuisant et démoralisant lorsque rien ne fonctionne! J'ai dû utiliser la teterelle, réveiller ma fille aux 3h pour boire, tirer mon lait en plus de donné de 8 à 12 tétées par jour...! Non, ce ne fût pas de tout repos!

Par chance, on ne nous abandonne pas avec nos problèmes lorsque l'allaitement ne fonctionne pas. Nous avons eu l'aide du CLSC, de la clinique d'allaitement ainsi que de l'ostéopathe! Je leur en serai à jamais reconnaissante! Je me donnais des objectifs à court terme (allaiter jusqu'à ses 2 mois, jusqu'à ses 4 mois, jusqu'à ce qu'elle mange...) donc plusieurs petites réussites qui donnent le courage de continuer! Ce qui m'a permis d'avancer, c'est de voir ma fille se perdre dans mon regard lorsqu'elle boit, comme si je suis tout son Univers... C'est de me sentir privilégiée par la vie que mon arthrite dorme encore après 5 mois... C'est de bénéficier de chaque moment collée à ma fille en l'allaitant... Les problèmes se sont réglés un par un! Je suis fière de ne pas avoir abandonné, de ne pas avoir pris ce qui était pour moi la voie facile, car aujourd'hui, ma fille est en pleine forme, dans tout les sens du terme! Un jour, tu réalises que grâce à ta persévérance avec l'allaitement, ton enfant survit, grandit et s'épanouit ! Qu'ensemble, nous avons réussi ! Ce sentiment amène à se sentir invincible !
Il y a Superman et Supermaman! Je suis Supermaman !